Il y a dans cette chorégraphie un charme légèrement suranné aux accents résolument de notre temps. Ces oscillations perpétuelles entre les influences de notre univers contemporain et ses racines de la danse moderne font au final de "Entropy" une oeuvre délicieusement intemporelle.
Mais ce qui frappe avant tout c'est la précision du mouvement des interprètes qui évoluent dans un ensemble impeccable. Leur contrôle est réellement impressionnant, ainsi là où il aurait sans doute été facile ou pour le moins flatteur de laisser entendre les respirations des danseurs dans les moments de calme, on est à l'inverse impressionné par leur silence.
Cette maitrise poussée à l'extrême jusque dans le manque d'expressivité des visages donne à l'ensemble un aspect robotisé, mécanique qui surprend et bouscule.
Pièce courageuse et sans artifices "Entropy" prend le pari de délivrer une émotion qui ne doit rien à l'empathie mais au contraire tout au mouvement, au geste et à la chorégraphie.
Par Didier Philispart