La Villa Méditerranée qui appartient à la Région PACA pourrait accueillir dès début 2019 une reproduction intégrale de la grotte Cosquer à l'échelle 90%. Christian Estrosi affirme avoir trouvé un "groupement privé" qui prendrait en charge l'intégralité de ses frais de fonctionnement, sans en dévoiler l'identité.
"Nous avons entre les mains, un projet totalement ferme, financé, qui peut à la fois apporter une réponse économique, culturelle, environnementale et véritable promotion et rayonnement international à notre région" Christian Estrosi
"C'est une très grande et bonne nouvelle pour Marseille" s'est félicité Renaud Muselier, vice président de la région.
Découverte en 1991, la grotte cosquer abrite des dizaines d'oeuvres paléolithiques peintes et gravées il y a environ 27 000 et 19 000 ans. Situe au coeur des Calanques, son entrée est située à 37 mètre de fond, et elle est protégée depuis avec l'interdiction d'y accéder.
Un grand centre dédié à la mer
C'est un boulversement pour l'actuelle Villa Méditerranée qui abandonnerait sa vocation géopolitique pour une plongée au coeur de l'histoire. Le projet présenté ce jeudi 8 décembre par le président de la région prévoit des aménagements considérables sur l'actuelle villa Méditerranée :
- La partie sous-terraine, voire même sous-marine serait ainsi la reproduction à l'identique de la Grotte Cosquer. "Le public pourra y accéder totalement, à l'échelle de 90%" précise Christian Estrosi. Afin qu'elle rentre dans l'espace actuel, l'amphithéâtre serait probablement détruit.
Insolite : le public pourrait accèder à cet espace "sous-marin" directement depuis le bassin.
- Librairie et boutique au rez de chaussée.
- Le porte-à-faux deviendrait lui un espace muséal et multimédia, avec notamment des expositions proposées sur le belvédère.
Quel financement ?
Le projet présenté aujourd'hui prévoit que les travaux de transformations soient pris en charge par les collectivités. Chiffrés à hauteur de 20 millions d'euros, la région en prendrait 50% du coût, le reste à répartir entre les collectivités locales (Ville, Euroméditerranée).
Ensuite, les coûts d'exploitation et d'entretien du lieu seraient intégralement pris en charge par le prestataire privé, avec éventuellement même un loyer de mise à disposition perçu par la région. C'est l'objectif premier de cette nouvelle affectation : que la Villa Méditerranée ne coûte plus rien en frais de fonctionnement à l'institution.
La future grotte mise sur une affluence de 500.000 visiteurs par an, équivalente à celle de la grotte Chauvet en Ardèche.
Le calendrier
-16 décembre 2016 : Vote d'une délibération de principe à l'assemblée régionale
- fin mars 2017 : Lancement de l'appel à projet pour trouver le prestataire définitif
- octobre 2017 : Choix du prestataire
- 2018 : travaux d'aménagement
- début 2019 : Ouverture au public
Une grotte ou un parlement de la Méditerranée ?
Ce jeudi matin, Michel Vauzelle, le précédent président de la Région PACA affirmait sur La Provence qu'il avait trouvé un accord en vue de l'installation du Parlement de la Méditerranée dans la villa. Ce dernier étant actuellement à Malte.
Ce qui était "Une grande nouvelle et un aboutissement" pour Michel Vauzelle tomberait donc complètement à l'eau. L'assemblée de la région doit voter le 16 décembre une première décision en vue de cette transformation en grotte. Christian Estrosi laisse néanmoins, et sans conviction, une porte ouverte pour Michel Vauzelle afin de trouver un accord sur son installation d'ici la fin février. Dans ce cas, le projet de grotte serait abandonné au profit du parlement.
Les projets écartés
Depuis l'élection de Christian Estrosi et sa décision de transformer la Villa Méditerranée, diverses rumeurs ont propagées. Il y a quelques semaines encore, le Maire de Marseille imaginait y installer un casino avant que l'idée ne soit abandonnée faute de compatibilité du lieu : les capacités d'accueil du belvédère sont limitées.
Christian Estrosi a révélé avoir étudié de nombreux projets comme celui d'un centre commercial de luxe, d'une cité du vin, des séries télévisées genre Plus Belle la Vie, de centres d'art ou encore d'une vitrine de la Provence.
