Pendant tout l'été, la Galerie Pluskwa crée l'événement en délocalisant certaines de ses oeuvres dans une galerie temporaire aux Voûtes de la Major. Une collection présentant les oeuvres des artistes associés à la galerie, et des cartes blanches laissées libres à des artistes marsaillais animent ce lieu qui se prête tout particulièrement à l'exposition. Après avoir accueilli Dok, Skunkdog et sa fureur de créer, c'est au tour de Tabas de s'approprier ce lieu si atypique. Nous avons rencontré l'artiste hier lors du vernissage de sa carte blanche qui nous a expliqué sa démarche.
"Il y a plusieurs séries, il y a 4 séries en fait dans l'exposition. Le but de l'exposition c'est de peindre les toiles comme si elles étaient des morceaux de mur." D'ailleurs, le curieux remarquera que l'artiste a peint une partie du mur s'inscrivant donc dans cette volonté de rompre la limite entre le bâti et la création. "Dans cette installation j'ai peint sur le mur ce qui est très rare dans une galerie. Celle-ci le permet car les murs sont bruts alors qu'ils sont souvent blancs. Ce qui m'intéresse c'est que le tableau est moitié sur le mur, moitié sur la toile et que finalement on ne sait plus vraiment ce qui est le mur et ce qui est la toile."
Sur chaque toile, un effaceur, un personnage vient détruire l'oeuvre peinte répondant ainsi qu thème de l'exposition "Je déteste le Graffiti". "C'est une critique de ce qu'on vit, une espèce de chassé-croisé entre les vandales et l'administration". Un jeu de chat et la souris, où l'artiste crée et la ville détruit, mais aussi l'illustration d'un paradoxe. Comment un art qui s'apparente au vandalisme peut-il à la fois séduire et déplaire ? "En ce moment il y a un vrai engouement pour l'art urbain", explique à ce sujet l'artiste, lui-même touché par ce paradoxe. Sur les toiles des annotations humoristiques apportent de la légèreté à l'ensemble : un "helvetica" placé à côté d'un "nick la police". Un "travail, famille, pâtes, riz" pour patrie, et d'autres phrases ludiques dans cet esprit.
L'accès à la galerie est entièrement gratuit, nous vous invitons vivement à aller faire un tour du côté des Voûtes de la Major cet été. Le lieu se prête réellement à l'organisation d'expositions, et plus particulièrement à l'exposition d'art urbain. Artistes et galeriste sont d'ailleurs unanimes sur la question. "C'est vraiment un chouette lieu pour créer" confie ainsi Tabas. Un fait que ne contredira pas Skunkdog qui depuis sa carte blanche est habité par une "fureur de créer" (Charlotte Bonnel-Vincent, galerie Pluskwa) et multiplie en ce sens les performances sur place.
La Carte Blanche laissée à Tabas est visible jusqu'au 10 août. Ce sera ensuite au tour de Patrick Hugues de s'exprimer avec moins de légèreté puisque l'artiste crée de son aveu sur des sujets graves, "dans l'esprit du photojournalisme".