La Camargue marginale, inoccupée et naturelle que nous avons en tête, ne l’est que dans un imaginaire romantique relativement récent. En redécouvrant l’histoire de ses paysages et de son occupation, les scientifiques dévoilent depuis une vingtaine d’années une Camargue ancienne toute différente.
Le Rhône est au cœur de cette exposition, comme élément à la fois structurant et identitaire. Si l’archéologie révèle des habitats déplacés au gré de la mobilité des terres et des eaux, la géomorphologie confirme et affine cette extrême mobilité des bras du Rhône. Parfois destructeur ou source de richesses, celui-ci attirait sur ses berges des populations prêtes à s’adapter sans cesse aux mutations de leur environnement.
Là, sur les berges du Rhône "d’Ulmet", on vit, on exploite, on échange et on prie: le village de la Capelière dès l’époque grecque, au Ve siècle avant notre ère, la ferme du Grand Parc à la période gallo-romaine, le port d’Ulmet dans l’Antiquité tardive et l’abbaye cistercienne d’Ulmet entre les XIIe et XIVe siècles.