Soyons honnêtes, nous nous sommes tous posés quelques questions avant de nous rendre au Moulin hier soir. Y aura-t-il du monde ? Quel dispositif de sécurité sera déployé ? Régnera-t-il une sorte de psychose ambiante ? Non, non, et non. Seule la fête à la Deluxe, était présente hier. Certes notre cœur s’est serré quand nous avons du ouvrir notre manteau et notre sac à main. Bien que nous nous soyons pliés à l’exercice, évident et compréhensible, impossible de ne pas penser à la raison pour laquelle il a été mis en place. Certes, nous nous sommes demandé si Deluxe allait rendre hommage aux victimes, nous avons d’ailleurs presque attendu cet hommage. Mais l’heure était clairement et uniquement à la fête. Pas de peur lisible sur les visages des, j’ai envie de les appeler ainsi, convives. La même franche camaraderie présente dans tous les concerts et prouvée par cette femme qui s’est improvisée climatiseur en éventant son entourage d’inconnus de son éventail.
Hier était un samedi soir normal. Un samedi soir où on parle, où on rit, où on danse, où on boit, où on fait simplement la fête. La soirée a débuté avec la Banda du Dock. La fanfare installée au milieu de la foule a repris des titres connus à grand renfort de cuivres et de percussions. Il régnait alors une ambiance « féria », dans le bon sens du terme, les présents ne tardant pas à s’attraper par le bras les uns les autres en chantant. Car l’orchestre musical déjanté transpire autant de convivialité que de talent.
Peu de répit au Moulin, l’entracte et de courte durée, la moustache lumineuse de Deluxe ne tarde pas à s’afficher. C’est parti pour 1h30 de show sans interruptions. Depuis que nous suivons Deluxe, nous avons l’impression de toujours écrire la même chose : Deluxe sait faire le show et communiquer une énergie quasi jouissive. Rares sont les groupes qui parviennent à ce point à fédérer un public. Quand Deluxe dit « jump », c’est toute une foule qui saute ravie ! Quand Deluxe ordonne à tout le monde d’hurler, les convives s’exécutent. Bien entendu, le groupe n’est pas parvenu à ce niveau de notoriété grâce à son pouvoir de faire danser les foules. Quel talent ! Quand Pépé s’engage dans un solo au saxophone, nous en avons des frissons.
Le concert se déroule donc comme une grande fête habituelle. Un samedi soir normal, en compagnie d’un des groupes les plus festifs du moment. Puis vient le moment aussi attendu que craint. « Ce soir c'était un Moulin, mais c'était aussi un Bataclan », suivi d’applaudissements et de cris approbatifs de la part du public. Classe, puissant.
