Lyon a annulé ce jeudi les Fêtes de la Lumières, son grand événement annuel. L'événement qui avait rassemblé trois millions de visiteurs l'an dernier est devenu au fil des années un moteur de l'attractivité touristique de la ville.
En Provence aussi, la question du maintien des festivités de Noël a pu être posée suite aux attentats. Le Préfet des Bouches du Rhône, Stéphane Bouillon, l'a encore rappelé hier : il n'y a aucune raison d'annuler à titre préventif les festivités de Noël dans les villes.
De nombreux maires sont dans l'incertitude quant à l'organisation de leurs festivités de Noël. Ils sont tirailés entre la volonté d'offrir un beau moment de vivre ensemble à la population et la difficulté de garantir la sécurité des participants.
A La Valette du Var, par exemple, toutes les animations sont maintenues à l'exception du feu d'artifice. A Aix, c'est la Fontaine aux Jouets qui est annulée. C'est la multiplication des alertes à la bombe liées à des colis suspects, qui a conduit la ville à annuler cette collecte de cadeaux qui permet d'offrir des jouets aux enfants défavorisés de la ville depuis 1988. Le Cours Mirabeau est également interdit à la circulation le temps de l'état d'urgence.
"Il faut continuer à vivre normalement" Stéphane Bouillon, le préfet des Bouches-du-Rhône
Stéphane BOUILLON, le préfet des Bouches-du-Rhône a réuni ce jeudi 19 novembre les maires du territoire pour une réunion d'information au sujet de l'état d'urgence et de ses conséquences. "Nous regarderons cela avec attention, au cas par cas pour faire en sorte que ces événements puissent se dérouler. On peut avoir peur, on peut être inquiet, on ne va pas donner le pouvoir à ceux qui veulent nous le prendre par la violence et par la force." nous explique-t-il. "Il faut continuer à vivre normalement, organiser des événements de solidarité, de festivités. Il faut vivre son culte normalement parce que cela fait partie de la République."
Les sorties scolaires annulées
Une normalité qui reste compliquée à mettre en oeuvre, notamment avec les publics scolaires. Les sorties sont fortement déconseillées par la Préfecture. Conséquence, des événements comme Grains de Sel à Aubagne ou Panora'mixtes au MuCEM sont fortement impactés. Le salon du livre jeunesse d'Aubagne est amputé de tout son volet d'accueil des scolaires. Au final, seules les parties publiques et professionnelles de Grains de Sel sont maintenues. Le festival a tout de même trouvé la parade, plutôt que de faire venir les enfants sur son site en centre ville, ce sont les artistes et les auteurs qui se sont déplacés dans les écoles de la ville. Au MuCEM, la journée est reportée au 19 décembre en espérant que d'ici là, la pression sera retombée.
La plupart des concerts sont maintenus
Après un weekend où la plupart des acteurs culturels s'accordait pour dire qu'il était indécent de jouer quelques heures après les attentats, c'est désormais une logique inverse : Il faut sortir, se changer les idées, ne pas abdiquer et affirmer que la culture est essentielle. "Plus que jamais, faire vivre la culture et venir aux spectacles restent des actes aussi nécessaires qu’essentiels" explique par exemple l'Espace Malraux à Six Fours dans un communiqué. A Marseille, une réunion a rassemblé une cinquantaine de personnes : des salles de concert et des acteurs de la scène locale qui avaient besoin de libérer la parole et de réfléchir comment réagir solidairement. Des actions communes vont être réalisées dans les prochaines semaines.
En attendant, ce weekend, quasiment tous les artistes et salles de concert ont prévu de maintenir leurs dates. Deux exceptions sont à noter tout de même, avec des annulations annoncées :
samedi 21 novembre
- Le concert Gisela Joao prévu à Vitrolles
dimanche 22 novembre
- Hoax Hoax à l'Espace Julien ( gratuit sur invitation).
Plus tard, les concert des Hurlements de Léo ( le 26/11) et d'Autour de Lucie (le 27/11) sont tous les deux reportés. Cependant, les organisateurs n'ont pas fait de référence aux attentats.
crédit photo : Celeste Hutchins
