King Size : ce sont les dimensions d'un lit qui occupe toute la scène ou presque dans un environnement de papiers peints fleuris désuets et de boiseries chromo façon amoureux de Peynet. Inutile de décrypter le symbole. L'amour toujours, c'est l'amour qui fait qu'on aime, c'est l'amour qui fait rêver, c'est l'amour qui veut qu'on s'aime, c'est l'amour qui fait pleurer.
Quatre personnages vaquent à leurs occupations sur le rythme habituel du grand maître - lenteurs, répétitions, temps suspendus- et enfilant mélodies populaires, hits rabâchés et partitions savantes croisant Robert Schumann et Jean Sébastien Bach, Boby Lapointe et Eric Satie. Télescopages burlesques garantis, ambiances sucrées et suaves. Comme toujours chez Marthaler, les interprètes sont saisissants de justesse: maîtrise du corps en mouvement, du chant, des attitudes, sens du rythme qui fonde le burlesque. Entre ratages, dérapages, atterrissages contrôlés, sol dièze et la bémol, il est impossible de raconter logiquement ce foutoir réglé au millimètre où le gag se glisse dans tous les coins et l'émotion sous chaque fleurette du papier peint. Un petit coup de Marthaler et hop c'est le printemps !