Comme dans un vivarium ou une maison de poupée, Bigre met en scène trois personnages dans leur minuscule chambre de bonne, au même étage d'un immeuble. Une femme, deux hommes se chamaillent, se haïssent puis s'aiment. Non sans rappeler Buster Keaton et les grands du cinéma muet, les situations absurdes, cocasses, parfois dangereuses se suivent, les catastrophes s'enchaînent. Bigre est fait de mille détails, des choses tombent, cassent.
Le burlesque impose une mécanique réglée au millimètre. Et ici, la justesse du jeu laisse pantois. Nos trois compères ne disent pas un mot certes, mais ils s'exclament, ils crient, ils soupirent et chantent leur musique à eux. Bigre raconte la solitude des grandes villes, l'humanité débordante qui se dégage des petites vies. Un sacré foutoir qui nous explose à la figure, dans un immense éclat de rire !