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Le BNM à l'Opéra de Marseille

Le Ballet National de Marseille (BNM) avait investi l'Opéra pour deux soirées les 8 et 9 mai autour d'un spectacle de danse articulé en deux parties.

Publié par Pauline . le 19/05/2015 - Modifié le 20/05/15 12:22
Le BNM à l'Opéra de Marseille

C'était la seconde présentation du BNM à Marseille depuis le changement de sa direction désormais incarnée par le chorégraphe et danseur Emio Greco et le scénographe Pieter C. Scholten. C'était aussi la première étape dans le projet artistique de collaboration entre le Ballet et la compagnie néerlandaise ICKAmsterdam créée et toujours animée par les deux nouveaux directeurs.

Le première partie était incarnée par Arnaud Macquet et Helena Volkov.

Un long duo baptisé logiquement "Two" explorant la notion d'Alter Ego :

Elle cheveux court, lui cheveux long, les deux danseurs d'ICK n'évoquent pas totalement ni la masculinité ni la féminité, ils sont habillés tous deux du même costume à la fois couvrant comme une robe par sa longueur et à la fois transparent par son étoffe.

Oscillant entre parfait synchronisme et complémentarité, ils évoluent  sur une scène qui n'est habillée que d'une lumière à la fois chaude et violente. Les interprètes dansent tour à tour ensemble et, sans que l'on puisse l'affirmer avec certitude, à la fois l'un avec l'autre et l'un contre l'autre. Ils se défient, se jaugent et semblent s'accorder, mais la tension est omniprésente et même unis la sérénité semble inaccessible : l'affrontement n'est jamais loin.

La seconde partie, "Bolero", est construite sur la mythique partition de Ravel qui, interprétée par les 60 musiciens de l'Orchestre Philharmonique de l'Opéra de Marseille, exprime ici toute son ampleur et son intensité.

Dans les éclairages et les costumes l'esthétique de Bolero semble presque le prolongement de la première partie.

Sur scène se dessine une découpe de lumière vive où Emio Greco tout en force incarne l'élément principal de la pièce. Son interprétation très graphique et généreuse est portée de part et d'autre de la scène par deux groupes formés des danseurs du BNM.

Belle prouesse de ces danseurs dont on ressent l'intensité et l’énergie malgré le fait qu'ils n'évoluent presque exclusivement qu'entre ombre et pénombre.

La danse trouve sa place de belle façon, avec puissance et sans jamais se laisser étouffer, c’était le risque, par cette musique au crescendo implacable.

A la fois intemporel et moderne ce "Bolero "est une réussite.


A noter que si les danseurs du Ballet National de Marseille n'étaient pas sur scène autant dans la lumière que l'on aurait pu le souhaiter, ils étaient néanmoins présents à deux reprises sur le parvis de l'Opéra où ils offraient au public quelques-unes de leurs chorégraphies personnelles en préambule à cette soirée.

De belles propositions sous forme de cartes blanches avec deux duos.

 C'est "In2" de et avec Vito Giotta et Angel Martinez-Hernandez qui ouvrait le bal. Une pièce questionnant sur la dualité et les faux semblants, à la fois esthétique et troublante avec ses longs silences et ses ruptures de rythmes.

 Puis ce fut le tour de "Ni en sueños" qui signifie "Aucune chance" de et avec Marcos Marco accompagné de la gracieuse Béatrice Mille dans un beau duo aux frontières du vaudeville et de l'histoire d'amour qui nous plonge au coeur des dissensions d'un couple, entre passions et jalousies.

 Enfin avec beaucoup d'humour et d'expressivité venait le duo de la compagnie invitée C & C qui nous présentait l'univers de cette création baptisée "Tristissimo", toute en équilibres, interactions et portés.

 

Par Didier Philispart

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