Fulgurante et profonde, la danse hip hop de Sébastien Ramirez et Honji Wang catalyse les questions des limites et du dépassement. Cherchant à s’affranchir de la gravité, elle prend de la distance ou de l’élévation à travers un système de câbles et de filins, propre au gréement des navires. Au sol façon break dance, en envol ou en suspension, la gestuelle des cinq interprètes possède la fluidité de la virtuosité tout en restant magiquement rugueuse.
Sébastien Ramirez aime à franchir les frontières. Avec Borderline, le chorégraphe prend le large et associe cinq danseurs et deux gréeurs, ces matelots qui travaillent au gréement des navires, pour naviguer aux abords des limites qui départagent les êtres : « Quand une société définit clairement ses limites, il y a ceux qui se trouvent à l’intérieur et ceux qui en sont exclus ». Ensemble, les danseurs vont éprouver leurs propres borderlines celles de la gravitation, de l’émotion et du dépassement de soi, en quête de « la grâce, qui se trouve entre le pantin et les dieux ».
Issu de la break dance, Sébastien Ramirez s’est imposé dans le monde de la danse avec un langage chorégraphique singulier. Honji Wang bénéficie d’une double formation artistique, classique et hip hop. Leur liberté de pensée et de corps forment cette matière chorégraphique inventive, ouverte sur le monde, multiculturelle, engagée, ignorant les dogmes et les codes. Cette nouvelle création ne renie rien de l’originelle gestuelle hip hop, mais avec grâce elle s’affranchit de tous les styles. Tout fait sens, tout fait danse : marcher, parler, respirer et vivre sûrement. C’est un engagement total du corps et de l’esprit, une expérience physique, esthétique et poétique que nous font partager ces danseurs au corps doué de langage.
