Consacré l’un des meilleurs quatuors à cordes de notre époque, Le Quatuor Modigliani est rapidement devenu l’un des ensembles les plus demandés au monde, invité dans des salles tels que la Cité de la Musique, le Musikverein et le Konzerthaus de Vienne, le Wigmore Hall de Londres, la Philharmonie de Luxembourg, le Bozar de Bruxelles ou Le Carnegie Hall. Une énergie
à toute épreuve, une sonorité d’ensemble hautement singulière, une impressionnante clarté, une éloquence subtile et un sens aigu des structures et des équilibres participent à leur parfaite signature sonore.
La première fois que l’on a entendu le Quatuor Modigliani, c’était à Paris en 2003, dans l’Opus 13 de Mendelssohn. Jeu fougueux et bondissant, à la tchèque ; solidité architecturale digne des légendes du quatuor allemand ; sonorité ronde et chaleureuse mais pas moins racée que celle des quatuors américain. Les Modigliani semblaient partis pour conquérir la planète. Ce qu’ils ont fait. Parallèlement aux tournées qui les ont vus triompher en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, ces musiciens français ont publié des albums exemplaires. A distance idéale du classicisme et du romantisme, ils ont livré des quatuors de Haydn au cordeau, suivis d’un enregistrement envoûtant du Quintette avec piano de Brahms. Récemment, ils faisaient découvrir le Quatuor n°2 d’Arriaga, en miroir de quatuors de jeunesse de Mozart et Schubert, puis enregistraient un double CD remarquable, consacré à deux monuments du répertoire français : le Quatuor en sol mineur de Debussy et le Quatuor en fa majeur de Ravel, complétés du méconnu Quatuor n°1 de Saint-Saëns.
C’est au conservatoire de Paris, il y a un peu plus de dix ans, que les violonistes Philippe Bernhard et Loïc Rio, l’altiste Laurent Marfaing et le violoncelliste François Kieffer se sont rencontrés. Au même moment, le Palais du Luxembourg exposait des oeuvres de Modigliani. Séduits par la singularité du trait et la devise du peintre - « Ton devoir réel est de sauver ton rêve » -, ils lui ont emprunté son nom avec l’espoir d’aller au bout de leur idéal et de toucher le public par leur identité esthétique et sonore. Rêve accompli - pour notre plus grand bonheur.