Le pianiste d'origine russe Mikhail Rudy fait incontestablement partie des personnalités musicales les plus fascinantes. Par son parcours, déjà, depuis le fin fond d'une Russie pauvre et violente jusqu'à Paris, où il s'installe comme réfugié politique dans les années 1970, après avoir remporté le premier prix au Concours Marguerite-Long avec une Sonate « Hammerklavier » de Beethoven qui enthousiasme le jury – parcours raconté dans son autobiographie Le Roman d'un pianiste, parue en 2008. Par sa culture et sa curiosité, aussi, dont témoignent notamment ses spectacles des dernières années, réunissant musique, littérature et arts plastiques : on pense ainsi à son travail autour de Chagall, dont il fut l'ami dans ses dernières années, ou autour de La Métamorphose de Kafka, en collaboration avec les frères Quay. L'été 2013 avait d'ailleurs donné l'occasion aux Aixois de l'entendre dans deux programmes inspirés par Kandinsky et Chagall dans le cadre du Festival de piano de La-Roque-d'Anthéron au musée Granet. Il revient en 2014 avec un récital très romantique, essentiellement consacré à deux compositeurs dont il est familier : Liszt et sa visionnaire Sonate en si mineur, d'une seule coulée (qui lui avait valu le Grand Prix Liszt de Budapest) ; Brahms et ses pièces pour piano tardives, « berceuses de [la] douleur » d'un compositeur au sommet de son art, que le pianiste a enregistrées chez EMI dès les années 1980.
Johannes Brahms
Op. 116, 117, 118, 119 (sélection)
Richard Wagner
Mort d'Isolde (Transcription de Franz Liszt)
Franz Liszt
Sonate en si mineur