Un rendez-vous galant dans une garçonnière. Irruption du mari, portes forcées, jeu de cache- cache, revolver brandi, etc., on croit connaître la chanson. Il y a bien le mari cocu qui croit surprendre l'amant de sa femme et déterminé à lui faire la peau, mais ici il finira par lui donner des leçons de séduction (inénarrable François Berléand qui provoque les éclats de rire sans même ouvrir la bouche). Il y a bien l'amant auréolé d'une virilité intempestive mais ici il se dégonfle dans une déprime attendrissante (subtil François Vincentelli qui attire la compassion). Il y a bien la femme adultère mais chose nouvelle, loin de se sentir fautive, elle redore le blason de tous les cocus du monde invitant tous ses semblables aux joies revigorantes de l'adultère. L'ex- roi du boulevard parisien André Roussin déroule l'intrigue avec une intelligence aigüe exempte de vulgarité et les dialogues fusent comme les pétards d'un feu d'artifice. Une pièce maline, une comédie drôle et émouvante, un moment d'insouciance et de folle gaîté comme notre temps ne sait plus en inspirer ! Sauf à vouloir se punir, il ne faut pas se priver de Nina.
Avec Mathilde Seigner, François Berléand.
