Des photographies prises sur les terres blessées par la violence du XXe siècle en Allemagne, au Brésil et en Bosnie-Herzégovine, dans trois jardins publics, jardins de renaissance, qui ouvrent la voie de nouvelles pratiques de l'espace public, espace de partage.
A l'aube du XXIe siècle, alors que toutes les métropoles du monde annoncent un verdissement de façade et une recherche effrénée d'une croissance verte, des sites chargés d'histoire nous aident à penser la ville au futur. A Duisburg (Allemagne), Sao Paulo (Brésil) ou Stolac (Bosnie-Herzégovine), au sein de trois cultures et de trois expériences dramatiques du XXe siècle, les investissements publics s'attachent à fabriquer les bases d'une urbanité à vivre plutôt qu'à consommer. Trois jardins publics, nés après la tourmente, retissent des liens et des perspectives au sein de sociétés meurtries.
A contre-courant des obsessionnels bâtisseurs de murs et d'enceintes privatives, des politiques publiques affichent vertement leur goût affirmé des possibles. Où la ville contemporaine partage les richesses, les expériences individuelles et la diversité de tous. Des jardins contemporains qui ne sont pas des décors mais des territoires à vivre.
Michel Corbou est journaliste, photographe et auteur de documentaires pour la télévision. En 2011, il a réuni dans un ouvrage « Des jardins dans la ville » des entretiens effectués avec les paysagistes Gilles Clément, Pascal Cribier, Peter Latz, Michel Péna, Philippe Raguin, Mark Rudkin, Bernard Tschumi et François Barré et Olivier Mongin (Revue Esprit). Dans cet ouvrage (arte Editions / La Martinière), les entretiens sont accompagnés de cent dix photographies noir et blanc et couleurs de nombreux parcs et jardins de Paris, Sicile, Bretagne, Allemagne et Espagne.