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Ilene Barnes et Ayo aux Escales 07

La programmation des Escales du Cargo donnait dans le métissage ce mardi 24 juillet, avec deux artistes de la scène internationale. Ilene Barnes et Ayo ont donné de la voix dans le théâtre Antique d’Arles...

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 19/04/2006 - Modifié le 04/04/12 15:25

Dés 20h00, les marches du théâtre Antique sont déjà remplies au trois quart. Le soleil se couche et le spectacle va bientôt prendre place. Le cadre est magnifique et promet une belle soirée…

Un heure plus tard, Ilène Barnes fait son apparition. Elle lance un « Bonsoir Arles » teinté d’un accent américain (elle s’exprime d’ailleurs dans un français impeccable), et le show démarre. Cette femme élancée s’apprête à faire bouger, chanter le public, à l’unisson. Ilène Barnes c’est le métissage dans toute sa splendeur, un « melting pot » comme elle le dira. Africaine, américaine, indienne américaine, et irlandaise, cette artiste originale a
transporté le public dans tout son univers.

Avec une voix aux mille couleurs, elle interprète avec beaucoup de talent des compostions aux thèmes variés, elle raconte ses expériences et se sert de la musique comme d’un exutoire. Elle évoque la peur de « l’autre, de la réussite, de l’échec, de la mort » dans « Fear of ». Avec « Blind Folded », elle parle de la nécessité de communiquer par la culture. Elle combat le « cloning social » avec « M y eyes are Blue » et elle livre « Please » avec beaucoup de sincérité, une chanson écrite par un « inconnu talentueux » dira t’elle, un certain « Bono de U2 ».

Son métissage se voit mais s’entend aussi. Sa musique est un mélange riche de sonorités : soul, jazzy, reggae, ragga, rock, pop rock, flamenco ; un cocktail détonnant pour une chanteuse dynamique et charismatique. Tantôt suave, douce, aiguë, tantôt roque, puissante, agressive, mordante, sa voix aux multiples facettes ne laisse pas indifférent.

Et elle finit sa prestation avec une sorte de comptine en demandant au public de chanter un air enfantin et de s’imaginer retourner dans le ventre de sa mère pour renaître dans un monde bienveillant, accueillant, merveilleux…Une pointe d’ironie qui a fait rire un public enthousiasmé par le personnage d’Ilene Barnes.

La jolie Ayo
Si Ilène Barnes a envahi la scène de sa présence et de sa puissance vocale, Ayo s’est posée sur le scène du théâtre antique comme une fine fleur fragile. Vêtue d’une jolie robe aux couleurs de l’Afrique, la chanteuse marquait bien cette soirée placée sous le signe du métissage.


Ayo entonne une première chanson. Le public l’acclame et se prépare avec ferveur à voyager dans l’univers de la chanteuse. Elle commence avec « Africa » pour chanter ses racines (Son père est nigérian). Elle s’exprime dans un joli français maladroit qui rajoute à son charme. Très timide au départ, elle se détend peu à peu et livre des chansons qui ne sont pas sur son dernier album puisque, d’après elle, l’intérêt d’un concert est d’entendre des choses nouvelles ; le public applaudit cette initiative. Sa musique est un savant mélange de ragga, raggae, rap, soul, pop, folk et sa voix d’une douceur exquise.
Discrète et timide, elle met ses musiciens, le public et les techniciens en avant sur cette scène trop grande pour elle. D’ailleurs, elle trouve du réconfort dans le regard de ses musiciens, spécialement auprès de son guitariste avec lequel elle joue beaucoup sur scène.

Elle chante « Boys and Girls » et fait participer tour à tour les filles et les garçons comme dans un duel. Sa nouvelle chanson inédite « Stay away from me» fait l’unanimité, une réussite. Elle se met au piano pour dévoiler une chanson écrite pour son fils, un très joli hommage. Et deux moments forts sont marqués par le fameux titre « Down on, my Knees » avec lequel elle s’est faite connaître. Tout le théâtre antique chante à tue-tête. A la fin du spectacle, cette artiste douce et discrète descend dans le public pour chanter avec lui parce que, pour elle, la musique est faite pour se partager. Certains se sont laissés prendre au jeu pour partager le micro de Ayo, un moment inoubliable pour ces chanceux.

Reportage : Délia Delphin

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