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Oxmo Puccino

Le 19/11/2012 - Marseille -
Terminé
Publié par Jean-Baptiste Fontana le 19/11/2012 - Modifié le 03/09/13 16:05
Oxmo Puccino

Rencontre avec Oxmo Puccino à l'occasion de son concert au Moulin à Marseille le 24 novembre. Compositeur, poète, musicien, l'artiste se dévoile.

Parlons de ton nouvel album, tu l’as écrit de A à Z et il est clairement ancré dans notre époque. Penses-tu lui avoir donné plus de force, et plus de sens à ta plume ?

Oui, je pense que ça fait partie d'une évolution, une évolution régulière, constante et bien conseillée. Chaque pistes pour moi est un point de bilan, une étape, plus elle est poussée, plus elle est actuelle dans notre époque. Ce bilan permet de prendre du recul, avoir un nouveau regard... Je travaille constamment, je trouve le temps d'écrire et de distribuer ça de la bonne manière.

Tu parles de nouveau regard... Et tu nous offres aussi un souffle nouveau, beaucoup plus musical et même une évolution vers les émotions. C’est la mélodie qui en est à l’origine ou bien une volonté de partager plus intimement tes textes ?

C'est une bonne remarque, puisque je suis à 80% dans la composition de l'album. C'est à dire que j'ai commencé à jouer de la guitare il y a 4 ans. Suite à ça je me suis retrouvé à assembler les idées, assez d'idées et assez de travail pour pouvoir les structurer et me retrouver avec de beaux morceaux. Je voulais qu'ils soient assez convaincant pour prétendre à cet album et dès lors je me suis suffit à ça. Pour moi la mélodie c'est quelque chose qui tout de suite fait la différence.

A l'époque de mon premier album, avec des titres comme « Le mensongeur », la mélodie de « L'enfant seul » et plus tard « J'ai mal au mic », disons que j'ai abouti ces sens la, en me mettant entièrement  à la composition avec assez de confiance. Ce sont surtout les arrangements de Vincent Segal qui viennent traduire cette musique assez fragile et sincère, de manière claire et compréhensible pour tout le monde. Guitare/voix ça permet de faire des idées intéressantes mais nullement quelque chose d'assez riche pour pouvoir être indiscutable au niveau de la qualité.

Tu as donc appris à jouer de la guitare il y a peu... Etait-ce dans l’optique de ce nouvel album ? Parce qu’il est vrai qu'on retrouve aussi le saxophone, le violon... C'était une envie de nous rapprocher de ces instruments ?

La seule envie que j'ai eu sur ce disque est de faire une musique qui soit prenante, une musique forte et légère à la fois, mais lourde de sens. C'est à dire réfléchir à quel genre de musique je me rapprochais... Quel genre de musique je voulais adapter à tels morceaux... Je me suis laissé guider par le plaisir.

Par rapport à l'intitulé de ton nouvel album « Un roi sans carrosse » , que représente ton carrosse ? Est-ce une façon de te montrer humble ?

Il y a plusieurs degrés. Pour moi le carrosse aujourd'hui représente un symbole de richesse extérieure qui n'appartient plus qu'aux nobles, aux rois. Malgré la « démocratisation » de tout ce qui pourrait ressembler ou faire penser à un carrosse, nous ne sommes pas plus riche ni plus heureux pour autant. Donc je trouve qu'un roi qui arrive à pied est beaucoup plus charmant qu'un roi qui arrive dans un carrosse et son artillerie. C'est une invitation à voir où sont les vraies valeurs, les valeurs qui vous conviennent le mieux. Une sorte d'introspection, une prise de recul, avec des morceaux comme « Le mal que je n'ai pas fait » ou alors « Un an moins le quart ».

« L’infini est ton aperçu », tu l’affirmes dans ton ancien album, est-ce une façon de dire que ta musique est en perpétuelle évolution et que ça ne s’arrêtera pas ?

C'est pour dire ce à quoi j'aspire. Bien qu'on puisse avancer à une grande vitesse, on reste des humains, on peut apprendre et apprendre encore, on n'en restera toujours qu'au début de quelque chose, quel que soit le domaine que l'on appronfondit. Aujourd'hui, je me sens encore comme un débutant, même au bout de 40 ans d'instrument, parce que la mission est gigantesque et demande plusieurs générations.

Par rapport à ton premier album « Opéra Puccino » qui est résolument hip-hop, dans quel état d'esprit tu t'es basé pour « Un roi sans carrosse » ?

Je me suis basé sur le mien. Je voulais me retrouver avec moi même, avec ce que je voulais, avec ce que j'aime... la simplicité, le simple apparat, la nature, le temps, la prise de temps, la musique. C'est tout ce qui m'a toujours ému mais sous différentes formes. Pour en revenir au hip-hop, du premier album, il n'existe plus, c'est une autre époque, même un autre siècle.

 

Tu as collaboré avec Maï Lan, dans ton morceau « La danse couchée ». Comment ça s’est passé ? Le duo est sensuel, avez-vous créé une relation particulière suite à ce titre ?

Ce morceau met en évidence d'une manière la plus poétique possible, le phénomène de reproduction. Il est romancé par la différence entre l'homme et les animaux. Ca fait très longtemps que je connais Maï Lan, j'attendais juste que son talent puisse éclore afin qu'on puisse collaborer dès que l'occasion se présentait. Ca paraît évident mais c'est pas si simple. Je suis content d'avoir pu le faire sur ce disque et encore plus sur cette chanson.

Penses-tu toucher un nouveau public grâce à ce nouvel album ? Quel impact souhaites-tu avoir sur lui ?

Je pense que lorsque l'on pratique une activité de manière continue depuis 15 ans, je ne vois pas comment le public peut changer comme ça. Lorsqu'on évolue, lorsqu'on parcours le pays avec les tournées, forcément le public s'agrandit. Quand on travaille assez bien et qu'on sait où on va, je pense que la constance permet de garder une partie des personnes qui nous suivent. L'esprit de découverte s'ajoute à ceux qui sont convaincus de mon travail. C'est quelque chose de naturel, un peu comme une boule de neige, quand elle roule dans la neige, elle ne peut que grossir.

Tu es un habitué au public marseillais ? Comment appréhendes-tu cette date ? Est-ce un public plus exigeant que d’autres ?

Je n'appréhende rien du tout, car ça fait un certain moment que je tourne et que je monte sur scène avec l'objectif d'apporter quelque chose d'assez émouvant pour que ça devienne un rendez-vous. Il y a des gens que je revoie sur scène de manière récurrente lors de mes tournées, et j'essaie toujours de rendre le souvenir plus fort. Je ne monte pas sur scène avec un esprit de challenge, juste avec le défi de partager quelque chose d'intense autour de la poésie et de quelques idées. D'autant plus que Marseille est un endroit avec lequel j'ai un lien particulier historiquement, affectivement et amicalement.

Propos reccueillis par Jennifer Huffman

 

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