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Rencontre avec Aaron

Après une première interview en 2007, frequence-sud a voulu revoir le duo Aaron suite à la sortie de leur deuxième album The Birds in the Storm.

Publié par Patricia Noun le 29/04/2011 - Modifié le 05/12/12 11:03
Rencontre avec Aaron
S'ils étaient encore peu connus en 2007, en 2011 on ne les présente plus. Le duo revient pour une tournée à travers la France.

Bonjour Olivier, Aaron sera sur les festivals cet été ?
Oui, on fait 25 dates pour l'instant là pour cette tournée, elle s'est arrêté le 15 Décembre au Casino de Paris et ensuite on partira faire d'autres dates bien sûr, un peu à l'étranger.

Par rapport au succès du premier album, dans quel esprit étiez-vous à la construction de ce deuxième opus?
Bizarrement on n'a pas eu cette fameuse pression du deuxième album, ça s'est fait assez naturellement, par contre on avait besoin de clore un chapitre, c'est-à-dire d'arrêter la tournée du précédent album et de sentir sans planning à la fin, complètement libre. Bizarrement, c'est arrivé au mois de juin ou juillet 2009, et on s'est remis à la compo deux mois après, donc de septembre à décembre on a produit l'album. Pour s'affranchir de ce stress, on a refait l'album dans les mêmes conditions que le premier, c'est à dire tous les deux, en home studio, chez moi, tranquillement, sans partir dans un gros studio, en se demandant si l'album allait marcher.. Peu importe, le principal c'était la musique et une façon d'être juste nous et la musique sans regard avec l'extérieur. En fait même pour le premier album, nous on présente les choses une fois qu'elles sont terminées. On aime travailler comme ça en étant complètement libre.

Quels sont vos secrets à l'écriture d'un nouvel album ?
Ce qui nous inspire, c est plus ce qui se passe dans nos vies, dans la vie en général, ce qu'on va voir etc plus qu'un style musical. On ne se dit pas qu'on va créer un album un peu plus rock, un peu plus comme tel artiste. Ca ne marche vraiment pas comme ca. Dun seul coup il y a une idée, quelque chose dans nos vies qui fait que ca nous traverse et qu'on a besoin de retranscrire ca en musique.

Justement sur cet album est ce kil y a une trame, une histoire au fil des chansons ? Car on a l'impression qu'elles s'emboitent les unes avec les autres.
On essaie de prendre soin à l'ordre des titres, surtout pour l'auditeur, comme si on leur racontait une histoire. Ce ne sont pas des morceaux mis comme ça au hasard, c'est ce qu'on a vécu pendant des années, pendant les quatre ans. Surtout ce qu'a vécu Simon même si on n'est pas si différents que ça...C'est une réalité.

Vous vous centrez sur des sentiments particuliers ?
Oui bien sûr mais après chacun va réinterpréter ça. C'est ça qui est intéressant. Il y a même des personnes qui trouvent ce nouvel album plus sombre, alors que nous on trouve qu'il est plus lumineux.

Mais on sent beaucoup les tempêtes, les guerres, la souffrance...
Oui mais je crois que les moments de bonheur on les vit. Alors que les moments compliqués on a plus envie de les sortir. Là en l'occurrence pour nous c'est en musique et en textes. Et puis si on n'a pas connu des moments de douleurs on ne peut pas connaître le bonheur alors c'est tout un équilibre.

Vous n'avez pas une vision de la vie noire alors ?
(Rires) : Mais pas du tout non vraiment pas. C'est une partie de nous c'est tout. Tu vois, je suis encore là... (Rires)

Même le titre de l'album est un peu dans cette lignée là... Qu'est ce qu'il signifie ?
C'est cet équilibre, cette extrême fragilité au milieu d'un environnement, de quelque chose qui est énorme et qui parfois peut nous dépasser. On aime bien cette notion de fragilité, c'est supra important pour nous et c'est là ou on se sent particulièrement vivants. Du jour au lendemain tout peut se retourner. Mais dans le bien aussi... Ce n'est pas que négatif, vraiment ! On aime se rappeler ça et avoir conscience de ça.

La tempête n'est donc pas forcément...
Cela tient à peu de choses. Regarde notre rencontre avec Simon, via Vanessa ici. Un jour on se voit, comme ca, et puis ca a donné ce projet et jamais j'aurais imaginé ça non plus fin...Voilà.

Et justement comment se passe votre travail ensemble ? Vous êtes toujours sur la même longueur d'ondes ?
Ah ouais ! Dans la globalité vraiment. On se porte, on se fait aller plus haut. On sait qu'on va dans la même direction, on n a pas besoin de parler pendant des heures des morceaux. On y va, naturellement. A deux t'as pas le choix. Ca fonctionne ou ça ne fonctionne pas. Pas d'histoire de compromis ou quoi que ce soit.

Les taches sont réparties ou vous travaillez vraiment ensemble ?
C'est assez bordélique... Simon peut arriver avec une idée de refrain, ca va me déclencher autre chose pour le couplet, lui va rebondir là dessus ainsi de suite. Des fois on part avec un début de morceau et à la fin c'est complètement différent. On fonctionne beaucoup a l'instinct on se laisse guider et on expérimente pas mal de choses. On bidouille pas mal les sons, c'est ce qui nous intéresse.

On l'a vu avec U-turn de Lily, votre musique se prête à s'illustrer par un côté graphique, visuel, cinéma... Est ce que vous avez une logique d'images quand vous écrivez aussi ? Est-ce que vous imaginez visuellement ce que vous écrivez ?
C'est assez instinctif. On ne se dit pas qu'on va faire une musique qui va développer des images, a force de faire des interviews on se rend compte qu'on fonctionne beaucoup par images plus qu'en termes techniques. On ne parlera jamais de solfège avec Simon... faire un do parce que ca sonne mieux...
On parle de sensations, comment retranscrire quelqu'un qui est dans un désert seul, donc on le retrouve peut être dans la musique. Apres quand on écoute de la musique on a des images qui viennent liées à des moments bien précis etc plein de choses peuvent changer avec la musique notamment un film. Un film avec et sans musique ca peut changer beaucoup de choses.

En tout cas ca reste en arrière plan, ce n'est pas un préalable dans vos créations musicales. Ce n'est pas en même temps.
Si c'est arrivé en même temps parce que si tu veux il se passe quelque chose dans nos vies c'est comme si ça nous traversait et puis c'est un besoin d'écrire, de composer. On a des images, on essai de reproduire des choses comme ça.

Justement par rapport à ce qui se passe dans votre vie vous nous aviez dit dans la première interview que l'imaginaire était super importante. Donc comment ca se passe avec cet album il y a de l'imaginaire, du vécu ?
C'est du vécu, beaucoup de vécu. Presque que ça. Mais après c notre réalité. La on est tous les trois chacun à la sienne et tu peux te l'interpréter comme tu veux.

Je reviens sur la thématique cinéma. Il y a eu U-turn de Lili mais est ce que vous avez des nouvelles envies de travailler avec le cinéma, de faire des BO de films, de mettre en musique un film ?
Ce titre là était déjà fait, on ne l'a pas fait pour un film. Apres oui bien sûr, on n'a pas pris le temps de faire ce genre de choses mais si le projet est intéressant oui bien sûr, pourquoi pas. C'est un autre exercice qu'un album, c'est complètement différent.
Moi je sais que je l'ai fait pour une pièce de théâtre déjà c'est encore différent, mais c'est intéressant oui bien sûr.

On a vu qu'il y avait de nouveaux instruments sur cet album...Le piano y est moins...
Oui, oui c'est vrai. Je n avais pas le recul suffisant... Il y a peut être un peu plus de guitare, d'autre chose. Parce que les morceaux appelaient à ca aussi, beaucoup. Et inconsciemment j ai fait beaucoup de piano sur la première tournée, j'étais très a l aise sur le piano et moine sur la guitare et là c est bizarre ca s'est inversé. Mais c'est normal ca dépend de l envie.

Il y a eu quelques concerts symphoniques... Avez-vous envie d'en refaire ?
Peut être... Franchement je ne peux pas te dire. Pour l'instant on est dans cette création là, on a envie de faire d autres choses après, mais peut être pas en symphonique. Je te dis pas qu'on en fera pas, certainement..

Quand ça ?
(Rires)
On a une petite idée... Non je ne peux pas te le dire.

Le duo avec Zazie, comment ça c'est passé ?
Très naturellement. C quelqu'un qui nous a suivi, qui a un œil bienveillant sur nous, qui était à notre premier concert, et qui a une création elle aussi très libre. Elle nous a proposé de faire un morceau donc on l'a composé avec Simon et c'était cool... En plus elle l'a mis dans son album et on était agréablement surpris. C'est une chouette nana et surtout très humaine.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Fontana et Pauline Volton

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